∝ Janet, qui plante ses choux.

« S'il vous plaît, mon cher époux, calmez-vous. Je vous en prie, s'il vous plaît. Non, ne cassez pas cette assiette. Arrêtez, arrêtez, je vous dis. Notre petite Janet n'est pas encore endormie. » Sur ces mots, la colère de Monsieur Peterson s'atténua. L'amour qu'il portait à sa fille était bien trop grand, pour qu'il ne continue de lui faire entendre une vie qu'elle n'aurait jamais. Jamais, il ne supporterait qu'elle en soit victime. Il lui promettait un avenir brillant et plein de promesses, un avenir serein, à défaut d'en avoir eu un. Sa voix se brisa et se voulut plus tendre, plus rassurante envers sa femme qui n'avait, certainement, pas à supporter ses crises de faiblesse. Il n'était qu'un faible, incapable de ne pas céder à quiconque. C'était sûrement pour cette raison que la petite famille s'était retrouvée enfermée dans cet appartement miteux, insalubre, poussièreux, trop petit pour vivre convenablement dedans. Et dire qu'il était partit d'un tout, ne serait qu'un doux euphémisme. Il avait plus que tout ce qu'une personne censée pouvait rêver. Perdu. Il avait dépensé toute cette fortune à droite et à gauche, pour le seul plaisir de ceux qui lui en réclamaient une miette. Sa bonté l'avait toujours rendu faible, mais c'était surtout cette bonté qui l'avait marié à la femme qu'il aimait le plus au monde. Il avait eu la force, cette fois-ci seulement, de faire front à ses parents, qui l'auraient marié avec la première inconnue, à la seule condition qu'elle eut eu une dot aisée. Janet s'était levée de son lit et avait rejoint le salon, ne trouvant pas le sommeil parmi tous ces insectes qui les envahissaient. « Ma petite Janet, retournez vous coucher, si vous voulez profiter de votre journée de demain. » Mais Janet n'en fit qu'à sa tête, se blotissant contre sa mère. « Je ne veux pas, père. Je me fais piquer par un moustique à chaque fois que je commence à dormir. S'il vous plaît, laissez-moi veiller encore un peu. » Madame Peterson entraîna sa fille à la cuisine pour lui mettre de l'eau sur ses piqûres, à défaut d'avoir un produit plus efficace. La petite était soulagée de ses maux. Au moment où elle voulut retourner dans son lit, on frappa à la porte, qui faillit casser sous le poids de leur visiteur nocturne. Tout était usé, abîmé, et prêt à rendre l'âme, ici. « Mère, vous savez qui c'est ? » Mais sa mère n'en savait rien, se contentant de tourner la tête. Elle n'en savait rien, du moins, devant sa fille. Elle ne voulait pas l'alerter davantage. Quand le père ouvrit à l'inconnu, la mère poussa doucement sa fille derrière elle, craignant qu'on ne la leur enlève pour une famille plus fortunée. « Je vous l'avais bien dit, n'est-ce pas ? Qu'est-ce qu'ils vont fai... » « Oh rien ma chère madame, vous réclamer vos loyers impayés, c'est tout. » La coupa le premier huissier. « Combien de fois devrons-nous vous dire que nous n'avons pas cet argent ? » La colère du père reprit davantage. Janet, impuissant face à la scène, ne trouvait plus rien à dire, même pas à se plaindre d'un moustique qui venait de la piquer. Elle n'osait plus parler. « Nous sommes donc dans l'obligation de réquisitionner vos affaires, monsieur, jusqu'à temps que vous payiez votre part. » Sans affaires, la famille était à la rue. Avec Janet. Elle n'avait pas à vivre dans une telle situation, non. C'était hors de propos. Madame Peterson prit la parole, d'une voix offusquée et torturée, jouant, comme à son habitude, sur les sentiments de ses interlocuteurs. « Vous ne pouvez pas faire ça, vous pensez que vivre sans rien est décent pour ma petite Janet ? Vous voyez bien, ce n'est qu'une enfant fragile, on se démène tous les jours, avec mon cher mari, pour subvenir à ses besoins. S'il vous plaît, laissez-nous tout, laissez-nous rester, je vous en prie. » Contre toute attente, elle éclata en sanglots. Les huissiers n'étaient ni inhumains, ni insensibles. Le premier reprit la parole. « Nous vous laissons un mois, et un mois seulement, pour réunir l'argent. Ne vous suffit-il pas de vider les économies de votre petite fille ? Nous savons bien que des parents dignes de ce titre, mettent toujours des économies pour l'avenir de leurs enfants. Ma foi, votre petite Janet se débrouillera elle-même, si vous ne voulez pas, en attendant, lui offrir, comme seul domicile, la rue, et la misère qui l'accompagne. Nous pourrions, si nous le voulions vraiment, la faire placer dans une famille de la haute bourgeoisie, elle serait mieux lotie. Nous vous faisons déjà une sacré fleur, prenez-la, renoncez à vos principes. » Les huissiers prirent congé, ne désirant pas éterniser la conversation non plus. Madama Peterson s'effrondra dans les bras de son mari. « Quel avenir pourrons-nous offrir à Janet, si nous puisons dans ses économies ? Faîtes quelque chose, je vous en prie. » Son mari la consola, la rassura et lui fit la promesse de faire son possible pour ne point toucher aux économies faîtes pour Janet. Demain, à la première heure, il ira trouver un deuxième emploi. La chance m'avait définitivement laissé tomber, pensa t-il, plus tard dans la nuit. Il se lamentait, seul, sur son oreiller, cherchant et recherchant des solutions miracles qui arrangeraient leur situation, toujours plus précaire de jour en jour. Ah ça oui ! Ils la connaissaient la vie de jour en jour, et ça n'était pas une partie de plaisir que de la vivre. À chaque jour suffisait sa peine, comme disait l'adage.

La partie la plus longue pour quelques uns, la préférée pour d'autres et les deux pour certains ! Vous savez donc en tant que bon RPGiste qu'ici, il suffit d'écrire en 25 lignes minimum l'histoire de votre personnage. Sachez que plus on en sait, mieux c'est ! N'hésitez donc pas à détailler le plus possible afin qu'on en sache plus et qu'on puisse comprendre votre personnage. Vous pouvez présenter le tout comme un journal intime, des anecdotes ou autres.

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